[message numéro 1]
*Au fond de la ferme du vieux Dalgiss se trouvé l’étable. C’était là qu’habitait Marguerite. Le chlomard mâchait le foin que le fermier venait de lui apporter. C’était la tombée de la nuit.
Le chlomard avait établi un plan pour quitter la ferme. Il était prêt et attendait impatiemment de mettre son plan à l’œuvre. Mais le moment n’était pas venu. Là, il avait mieux à faire. Il devait mâcher tout le cévade que Dalgiss avait mis dans sa mangeoire. En mangeant, il repensait à la vie qu’il n’aurait bientôt plus…
Chaque matin, le vieux Dalgiss venait le chercher et ensemble, ils traversaient le village de Glinin. Arrivé au champ, le fermier surveillait Marguerite, depuis l’ombre d’un arbre, pendant que le chlomard broutait paisiblement. La brave bête aimait l’herbe de Souardie. Mais à vrai dire, elle n’en avait jamais goûté d’autre. C’était l’une des raison qui la poussait à partir. Marguerite voulait découvrir le monde.
Quand le midi approchait, le fermier se coupait une tranche de pain de seigle, un morceau de fromage souard, se servait un ballon de gris de Klostope avant d’emmener Marguerite boire au bisse. Le chlomard connaissait bien le coin. Chaque jour, il faisait le même tour. Ensuite, la bête et son maître rentraient tranquillement à l’étable sous la fumée de la pipe de Dalgiss.
Une fois le chlomard attaché, le fermier se couchait contre son flan et tout deux somnolait en ruminant.
Quand il faisait moins chaud, vers le milieu de l’après-midi, le fermier attelait quelques fois Marguerite à une charrette. Et ensemble, ils partaient, tranquillement livrer les légumes, le grain, les patates ou les fruits vers d’autres villages souards.
D’autres fois, Marguerite devait aller labourer des parcelles sous l’œil attentif de Dalgiss. En fin d’après-midi, ils rentraient à nouveau à la ferme en passant au mazot ranger le matériel utile au champ.
Marguerite était enfermé dans un large enclos devant l’étable. Il pouvait voire parfois des pétaures ou alors des buffles musqué passer par là. Un fois, il avait même vu une énorme boule de poile qui avait tenter de le mordre. Mais heureusement, elle avait fuit quand la pluie s’était mis à tomber. C’est peureux une boule de poiles, ça crie dès qu’une moindre gouttelette d’eau ne la touche.
Mais tout cela était fini. Le chlomard avait un plan génial… Dans quelques jours, Marguerite serait libre de parcourir le monde de Troy à sa guise. Une seule chose lui manquait : la parole ! Il serait bien obligé de savoir parler pour voyager. Il avait déjà réfléchi à la question. Il sourit. Un brin d’herbe tomba de sa bouche.
Plus jeune, on lui avait expliqué que les humains avait chacun un pouvoir magique qui leur était propre. Quelques années plus tard, les propos furent confirmés quand un homme fit pousser des tulipes sur la tête du chlomard rien qu’en le regardant.
Peut être qu’un être humain possédait le pouvoir de donner la parole aux animaux. C’était l’unique solution qu’il avait trouvée. Mais ce ne serait pas facile de rencontrer cette personne car elle pouvait être n’importe où sur Troy. Et pour Marguerite ce serait d’autant plus dur qu’il ne pouvait pas demander son chemin. Pas facile d’être un chlomard dans ce monde…
Ces problèmes là, il les résoudrait plus tard, quand il serait loin de la ferme du vieux Dalgiss.
Il se remémora en détail son plan. Quand se fut fait, le chlomard s’allongea sur le côté, avala une brassée de foin et s’endormis paisiblement.*